Annales des Mines (1895, série 9, volume 7) [Image 316]

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SUR L'OXYDATION DU COBALT ET DU NICKEL

EN LIQUEUR ALCALINE.

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sur la similitude de composition des deux suroxydes, qu'il

considère comme répondant toujours exactement à la formule : R203. Il fait, d'ailleurs, observer que les deux

SUR

L'OXYDATION DU COBALT ET DU NICKEL EN LIQUEUR ALCALINE. APPLICATION ÀU DOSAGE VOLUMÉTRIQUE DE CES MÉTAUX.

Par M. A D. CARNOT, Inspecteur général des mines, Professeur à l'École nationale supérieure des mines.

Lorsqu'on décompose un sel de nickel par une dissolution de potasse ou de soude en excès, il se produit un hydrate de protoxyde, qui est vert clair et inaltérable à l'air. Dans les mêmes conditions, la décomposition d'un sel de cobalt fournit, à l'abri de l'air et surtout à chaud, un précipité d'hydrate blanc rosé, passant facilement au vert sale par suite de suroxydation à l'air. Si l'on fait intervenir les réactifs oxydants ordinaires de la voie humide, chlore ou hypochlorites, brome, iode, en présence d'un excès d'alcali fixe, on obtient : avec le nickel, un précipité grenu et noir avec le cobalt, un précipité grenu, mais de couleur brun noirâtre. Rivot avait remarqué cette différence de teinte entre

les deux suroxydes de nickel et de cobalt; mais il les avait considérés néanmoins comme présentant le même état d'oxydation. Il leur assignait, après dessiccation à 100°, les formules : Ni203.21120 et Co203. 2H' 0, et il recommandait le dosage pondéral des deux métaux sous cette forme de sesquioxydes hydratés (*). Plus récemment, le D" Fleischer a institué une méthode

volumétrique de dosage du cobalt et du nickel, fondée (*) L.-E. Rivot, Docimasie. Dunod, éditeur, 1864.

sesquioxydes se comportent différemment en présence de. l'ammoniaque caustique ; celui de nickel est réduit complètement, même à froid, par l'ammoniaque, tandis que. celui de cobalt peut être chauffé et même bouilli pendant longtemps avec cet alcali sans éprouver d'altération. Il en déduit le procédé de dosage suivant. On divise en deux parties égales la solution qui contient les deux métaux et, dans chacune, on précipite les deux peroxydes par la potasse et l'hypochlorite.

L'un des précipités est soumis à l'ébullition avec de l'ammoniaque, qui ramène le nickel à l'état de protoxyde ;

le cobalt, resté seul à l'état de sesquioxyde, « peut être déterminé exactement par traitement avec une quantité' mesurée de sulfate de protoxyde de fer et titrage de l'excès de ce dernier par le caméléon, d'après l'équation suivante » Co' 03 + 2 Fe 0 S 0'

3 S 0' = 2 Co 0 S Os + Fe' 0'. 3 S 0.

L'autre précipité n'est pas soumis à l'action de l'ammoniaque, mais introduit directement après lavage à l'eau pure, dans une solution mesurée de sulfate de fer> qui est ensuite titrée par le caméléon. On calcule, par différence, la quantité du nickel. Le Dr Fleischer ajoute que les analyses effectuées de cette manière lui « ont donné des nombres parfaitement concordants, comme cela était à Prévoir, puisqu'il n'y a dans la méthode aucune source d'erreur (*) ». Les expériences que je vais rapporter et dont j'ai déjà donné un résumé dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences (*), montrent que le principe même de ces (*) Dr E. Fleischer, Traité d'analyse chimique par la méthode volumétrique; traduit par le Dr L. Gautier. Savy, éditeur, 1880. (*) C. R., 25 mars 1889.