Annales des Mines (1892, série 9, volume 1) [Image 117]

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§8

GÎTES DE NAPHTE DE KEND-É-CHIRIN.

GÎTES DE NAPHTE DE KEND-É-CHIRIN.

verte, mais il n'attachait aucune importance aux huiles minérales.

La présente note, qui pourra dans l'avenir servir de base à des travaux plus complets, en raison de l'importance et de la valeur des gisements auxquels elle a trait,

est exempte de toute arrière pensée industrielle ou nancière. Chargé officiellement par le Gouvernement français d'une mission scientifique en Perse, je n'ai en effet ni le droit ni le désir de consacrer mon temps à des études industrielles ; c'est uniquement pour être utile au Gouvernement de la Perse que j'ai fait ce travail. RELIEF DU SOL.

La région comprise entre Ramadan et Zohâb est entièrement montagneuse ; elle fait partie de la chaîne bordière de l'Iran, c'est-à-dire de cette succession de pics

et de vallées qui permettent de passer du niveau de

Ramadan (alt. 1.870111) à celui de la Mésopotamie (alt. de Bagdad 40m), Cette descente de 1.830 mètres se fait graduellement sur une distance de 50 farsaks environ (300 kilomètres);

il suffira, pour en donner une idée exacte, de citer les altitudes principales de la route Ramadan CM de Zagha. Kefigaver Sahna Bisoutoun

Kirmanchahan

Harounnad Kérind Tagh.-i-Ghirra

Ser-i-Poul Kasr-é-Chirin. Khanéghin Bagdad

1.870m

2 340 1.560 1 420

1.360 1 170 4 320 1 610 1 900 670 575 320 40

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Les diverses vallées forment les marches d'un énorme escalier, permettant le passage, difficile par places, entre les plaines basses de la Mésopotamie et les plateaux élevés de l'Iran. Chacune de ces vallées est bordée de chaînes parallèles presque toutes dirigées du N.-0. au S.-E., les pics étant d'autant plus élevés qu'ils se rapprochent plus du plateau persan. GÉOLOGIÉ GÉNÉRALE.

Le parallélisme des montagnes Kurdes entre Ramadan et Zohâb est dû au redressement parallèle des couches suivant des axes qui se prolongent au loin dans le Louristan au sud et dans le Kurdistan turc au nord.

Ces plis, d'une admirable régularité entre Sahna et Zohâb, sont le résultat d'une pression qui paraît s'être exercée du nord-est vers le sud-ouest à l'époque où s'est formé le plateau de l'Iran. Très accentués et très multipliés au nord-est vers Ramadan, ils s'atténuent peu à peu vers Zobrab au sud-ouest et ne s'y manifestent plus que par de lentes ondulations. Entre Ramadan et Sahna, c'est-à-dire sur les bords même du plateau persan, la stratigraphie est plus confuse, les couches sédimentaires sont très rares, et l'on voit apparaître des roches volcaniques. Le croquis ci-contre (fig. 1) montre les grandes lignes de la stratigraphie de la région comprise entre Ramadan et la Mésopotamie.

Les sédiments qui composent cette vaste coupe sont, par suite de leurs redressements, d'une étude difficile. J'ai rapidement parcouru la partie comprise entre Ramadan et Kirmanchahan, et, lors de mon passage, le pays était couvert de neige ; cependant il m'a été possible de reconnaître en plusieurs points la présence de Brachiopodes