Annales des Mines (1889, série 8, volume 15) [Image 284]

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

sastreuse que l'arrêté organique de février 1802 ne pou. vait le faire craindre. Tous les projets dont le décret de 1804 avait posé le programme, résultaient, en partie du reste, des constatations que Schreiber n'avait pas tardé à faire en reprenant l'exploitation de la mine de Pesey. Les difficultés qu'il rencontra ne menaçaient de rien moins que de faire disparaître le motif principal qui pût expliquer sinon justifier l'établissement d'une École dans ces régions. Dès 1806, quatre ans à peine après la reprise des travaux, les bois qui servaient à alimenter la fonderie de Pesey

vait recevoir minerais et combustibles. Désireux de faire les bénéfices nets les plus considérables, Schreiber, tant que Pesey continuait à marcher, mena fort lentement la construction de la grande fonderie projetée dès la fin de 1804. La fonderie fut placée dans le bâtiment central de l'ancienne saline ; les magasins et ateliers dans une des

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commençaient à s'épuiser, et l'on pouvait prévoir que dans

peu d'années l'approvisionnement deviendrait impossible puisque l'on ne pouvait songer à en faire venir d'un peu loin avec les seuls transports à dos de mulet dont on pouvait disposer. Schreiber avait eu beau s'ingénier pour améliorer ses fours. Vainement il avait essayé de les faire marcher avec les anthracites de la Tarentaise. D'autre part le gîte de Pesey s'appauvrissait sensiblement en profondeur. Aussi Schreiber porta-t-il son attention sur les gîtes voisins qui pourraient faire l'objet d'une

utile exploitation, et il fut assez heureux pour réussir complètement à Mâcot, mine située à quelque 10 kilomètres au sud-ouest de Pesey, dans une vallée parallèle, mais à une altitude encore plus grande, il est vrai, 2.100 mètres. En 1813 Mâcot était en exploitation avec un bocard spécial établi au pied de la mine, à la Roche, à

1.800 mètres d'altitude, et Mâcot, jusqu'en 1866, a fourni le principal aliment à l'ensemble de l'entreprise originairement créée par Schreiber. On ne pouvait songer à remonter à la fonderie de Pesey les minerais de Mâcot et ceux des autres mines qu'on es-

pérait découvrir. Confians était au contraire dans une situation excellente, avec une force motrice considérable,

au débouché de toutes les vallées du pays dont on pou-

ailes ;

dans l'autre, qui serait devenue une succursale

de l'École, sinon même plus tard l'École même, pouvaient être disposés le laboratoire, les salles d'étude et les loge-

ments. L'établissement de cette fonderie centrale par les soins de Schreiber, secondé par les professeurs et les ingénieurs attachés à l'École, fut un fructueux sujet d'études pour les élèves. On y signalait principalement une grande machine soufflante à cylindres qui fut considérée comme un progrès considérable réalisé sur les trompes encore employées à Pesey. Une première campagne d'essai,

plus que de marche courante, put être faite du 22 septembre au 13 octobre 1813, sous la conduite de l'ingénieur Hérault, plus spécialement attaché à ce service. En 1814, lorsque la mine de Mâcot eut été en pleine exploitation, la fonderie de Gonflans devait entrer en roulement régulier ; mais ce fut l'année où la Savoie allait reprendre toute cette belle organisation créée avec tant de talent et de succès par Schreiber.

En dehors de l'entreprise industrielle dépendant de Schreiber était la saline établie à Moutiers même, qui traitait les eaux sourdant à Salins, à 1 kilomètre de distance (*) ; cette saline dépendait directement de la régie et point de la direction de l'École; mais elle pouvait servir d'objet d'études aux élèves auxquels maintenant il nous faut revenir. () Les sources de Salins et la saline de Moutiers ont été décrites en grand détail par Berthier en 1807 (Journal des mines, t. XXII). Elles rendaient net au Trésor quelque 120.000 francs avec une production annuelle de 1.000 tonnes.