Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 131]

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DISCOURS PRONONCÉS AUX FUNÉRAILLES

manifester, où son tact administratif et la fermeté de ses avis étaient de règle habituelle, nous avons souvent éprouvé, quelle source de lumières nous devionsà sa vaste science et à sa longue pratique des allaites, pratique toute spéciale qui lui venait de ses travaux si multipliés au contact des grandes industries et des grandes exploitations des mines. Quand l'heure de la retraite a sonné pour lui, et quand nous

avons vu, avec les plus sincères regrets, disparaître de notre Conseil cette grande figure dont l'austérité; était tem, pérée par la douceur et la bienveillance, nous avons tous

compris que nous venions de perdre rua de nos guides journaliers, le plus constant et le plus sûr; La retraite qui nous l'enlevait n'a fait que lui donner l'entière di-position d'un temps précieux pour la continuation de ses travaux. Heureux s'il eût pu les terminer! Il exprimait naguère cette pensée d'une manièretoucliante dans la préface du tome II de son Traité de métallurgie générale, en demandant à Dieu « de lui prêter force et vie pour achever son oeuvre ». Son voeu n'a pas été exaucé; niais il laisse un fils, métallurgiste distingué, qu'il avait

depuis longtemps associé à ses études et qui pourra accomplir cette pieuse mission. Pour nous, Messieurs, nous ne perdrons jtamais de vue l'exemple que nous laisse cette existence d'honnête homme, de savant et d'infatigable travailleur. Adieu, Gruner, ou plutôt au revoir!

DISCOURS DE M. LAN, Ingénieur en chef des mines, professeur A l'École des,minee AU Mi DE LZECOLE- DES MINES.

L'ami que nous pleurons s'est: doucement éteint; alors

DE,

L. GRUNER.

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que, confiants dans sa verte vieillesse, nous espérions le voir longtemps encore parmi nous! Son esprit était, si. jeune et son coeur si vaillant ! 11 semblait défier les atteintes de l'âge ! Debout, toujours ardent au travail, au devoir; travail, devoir ! deux mots qui résument la vie du regretté Louis-Emmanuel Gruner, de cet homme de bien que Dieu nous a repris! D'origine suisse, admis, à ce titre, à l'École polytechnique, en 1828, il en sortit, l'un des premiers de sa promotion, élève-ingénieur des mines. Après deux années d'études, il quitta l'École des Mines, pour voyager en Allemagee, terre classique de Fart minier il y demeura dix-huit mois, se préparant patiemment aux services qu'il allait rendre, comme ingénieur professeur à l'École de Saint-Étienne, (l'abord en service ordinaire, bientôt après chargé du cours de chimie et de métallurgie, qu'il garda pendant douze années. Douze années (de 1835 à I 84,7) fructueusement employées, car dès 1834 et 1855 les Annales des Mines publiaient les notes et mémoiet, dans les volumes res de son voyage en Allemagne ; suivants, 1856, t 859, 1840, 1841, 1846, il traitait dans le même recueil les sujets les plus divers. En 18!li parut son premier travail géologique sur le département de la Loire, origine de l'oeuvre la plus considérable peut-être de M. Gruner, oeuvre en deux parties : la Description géologique (le la Loire, terminée en 1857.;

l'autre, la Description da bassin houiller de la Loire, résumée déjà dans une première publication en 1847, puis lentement complétée par près de quarante ans.de travail, pour faire, texte et atlas, un magnifique ouvrage, publié. seulement l'an dernier, niais depuis longtemps déposé aux bureaux du service des mines de Saint-Étienne, précieuses, archives pour les exploitants de ce bassin. En même tempsqu'il poursuivait ces,; premiers travaux M. Grutier allait en aburder:d'ittutres :ingenieur en chef,