Annales des Mines (1879, série 7, volume 16) [Image 15]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

6

ET DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES A VAPEUR.

PROGRÈS RÉCENTS DE L'EXPLOITATION DES MINES

déclinaison et d'un aimant mobile que l'on met, par rapport à elle,

dans une situation toujours identique. On observe la déviation apportée par cet aimant dans la déclinaison naturelle qui est marquée par l'aiguille lorsqu'on emporte le barreau magnétique à une grande distance. On trace ainsi des lignes d'égale intensité qui, dans le voisinage d'un gîte, prennent une forme caractéristique consistant en deux systèmes de courbes fermées concentriques autour de deux foyers assez nettement indiqués. Ces courbes

s'ouvrent de plus en plus en s'éloignant du foyer et passent d'un groupe à l'autre par une ligne sans courbure. Le gisement se trouve à la rencontre de cette dernière avec la droite qui joint les deux foyers. L'auteur donne de ces caractères une explication théorique qu'il serait trop long de développer ici. M. l'ingénieur des mines Sauvage (i) a mentionné des recherches analogues effectuées à l'aide de l'aiguille aimantée dans la région du lac Supérieur. Les géomètres chargés de cette exploration employaient une boussole d'inclinaison lestée de manière à se tenir horizontale sous l'action de la terre seule et s'inclinant par l'influence du gîte. On se guidait dans la reché'rehe en'nigUrant à la fois la déviation angulaire et le nombre d'oscillations par minute, pour juger de l force perturbatrice et, par suite, des probabilités sur la distance et l'importance du gisement. Engins de sondage. Le sondage reste toujours le plus puissant moyen de recherches. Ses procédés ne cessent de se perfectionner. En ce qui concerne les tiges de,sonde, 111. Van Dijk, ingénieur en chef des mines du gouvernement néerlandais, associe à une four-

rure de sapin une tige centrale de fer qui donne plus de sécurité que le bois, notamment pour la torsion. Le revêtement est destiné à procurer plus de raideur en augmentant les dimensions transver, sales, et à diminuer la densité moyenne effective dans l'eau par un plus grand déplacement (2).

Le joint à chute libre constitue l'amélioration la plus,importante qui ait été apportée depuis longtemps à l'art du sondeur. On sait que le point de départ de cette innovation a été la coulisse

d'OEynhausen. Je me contente de citer à sa suite les systèmes Charles-François, Dehulster, Esche (3), Gault, Hucliet

Kind,

Annales des mines, 70 séricytome VIII, pages 3 et 9,

Lippmann, L'art du sondage, progrès et résultats; très-intéressante conférence faite le 5 août 1878 devant le Congrès du génie civil; page 9. Gallon, Cours d'exploitation des mines, tome 1, page toR. A l'Exposition universelle de 1878.

7

Sigmondi, Van Dijk , et surtout l'ingénieux appareil de Laurent et Degousée. M. Dru n'en a pas introduit moins de trois différents.

Celui qu'il appelle joint à réaction est bien connu et a servi à effectuer les forages de la Butte-aux-Cailles et du boulevard de l'Hôpital. L'outil à chute libre par point d'appui agit sans choc, au contraire du précédent, et convient mieux pour les sondages à grande section. Enfin, la coulisse à pression d'eau repose sur une donnée nouvelle et se distingue nettement de tous les autres appareils de ce genre. Son principe essentiel consiste dans l'emploi d'un cylindre foncé par le bas, ouvert à la partie supérieure, et composé de deux travées de diamètres un peu différents dont la plus large est placée au- dessous de l'autre. Un piston obturateur porte le trépan à l'extrémité de sa tige qui traverse le fond du cylindre. Quand celui-ci est à bas, l'obturateur en occupe la partie supérieure. La machine enlevant vivement la sonde, l'eau a trop de peine à s'échapper entre le piston et le petit cylindre, d'un diamètre presque égal, pour que ce piston puisse s'y mouvoir bien vite. Aussi le trépan se trouve-t-il enlevé du même coup. Mais quand l'obturateur finit par arriver à la travée la plus large, le jeu se trouve alors assez grand pour que le piston ne rencontre plus la même résistance, et le trépan tombe en chute libre. M. Lippmann a exposé au Champ-de-Mars le matériel qui lui sert à forer les puits de à. à 5 mètres aussi bien que les trous de sonde de Li centimètres de diamètre. Il serait impossible de détailler ici toutes les innovations introduites par cet habile praticien. Je me contenterai de décrire trois des plus récentes. En premier lieu un élargisseur. Il est formé de deux fortes gouges d'acier, mobiles autour d'un axe horizontal et comprises entre deux plaques de fer épaisses, lesquelles forment le corps de l'outil et se réunissent par leur extrémité supérieure en une douille filetée qui sert d'écrou à une vis à laquelle s'adapte la tige de sonde. La vis se prolonge par un arbre cylindrique jusqu'entre les deux gouges dont les tranches intérieures convergent en descendant l'une vers l'autre. Quand l'outil est arrivé sous la base du tubage, il suffit de faire faire à la sonde cinq ou six tours pour que la vis descende dans son écrou en poussant l'arbre, dont l'extrémité inférieure, en glissant entre les deux tranches inclinées des gouges, écarte celles-ci progressivement jusqu'au diamètre voulu, qu'elles conserveront pendant toute la durée de la percussion. En détournant la sonde, c'est-à-dire la vis, l'outil se referme quand il faut le remonter à travers le tube. J'indiquerai en second lieu un coupe-tuyaux d'une grande précision, qui permet d'effectuer la section des tubes à toutes profon-