Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 230]

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PERCEMENT DES ALPES.

TUNNELS DU MONT CENTS ET DU SAINT-GOTUARD.

une pression d'une atmosphère au moins supérieure à celle qui agissait sur les Perroux. Dans le perforateur Perroux (fig. 1, 2, 5, 4 et 5, Pl. X) (*), comme dans le Sommeiller, un cylindre moteur R muni d'un volant G (fig. 5) actionne un arbre S qui commande la rotation du .fleuret et le mouvement du tiroir de distribution du cylindre moteur (fig. 1, PI X). Le mécanisme de rotation (fig. 4) est identique à celui du Sommeiller ; niais le bouton hélicoïdal a été avantageusement remplacé par un excentrique U placé sur l'arbre et auquel est attachée la

Le cylindre est ainsi consolidé dans le sens de l'action du fleuret, il l'est dans le sens opposé par 2 petits pistons XX (fig. 2, coupe cd), munis d'ergots qui s'engagent dans les dents de 2 crémaillères pratiquées sur la face interne des longerons, et mis en communication constante avec l'air comprimé par la tige creuse du piston. Les dents de ces crémaillères sont taillées en sens inverse de celles de la face supérieure des longerons, toute oscillation de la machine en arrière se trouve empêchée. Pour obtenir le mouvement de recul, on ferme le robinet d'arrivée de l'air comprimé, on ouvre celui de sortie. L'air cesse d'agir à la fois sur le piston M et sur les petits pistons XX, qui sont aussitôt rap-

tige P du tiroir distributeur.

Le perfectionnement essentiel consiste dans la transformation complète des mécanismes d'avancement et de recul. L'air est introduit dans un cylindre L, appelé cylindre propulseur, dans lequel se meut un piston M à lige creuse N, invariablement fixée par son extrémité antérieure au cylindre percuteur T. L'air, en pénétrant par la tige creuse, va alimenter la boîte de distribution P du cylindre percuteur; il exerce ainsi une pression constante sur le piston M,

et tend par suite à le chasser en avant, ainsi que le cylindre percuteur, auquel ce piston est relié ; mais ce mouvement est entravé par une fourchette D, dont les dents

s'appuient constamment sur une crémaillère Pratiquée ,à la face supérieure des longerons, grâce à la pression de l'air qui agit continuellement pour soulever un petit piston p en communication permanente avec la boîte à air. Mais lorsque le fleuret a approfondi le trou d'une quan-

tité égale à la distance des dents de la crémaillère, la tige B du percuteur, munie d'un bourrelet C, vient soulever la fourchette, le cylindre est, libre alors d'obéir à l'impulsion du piston M, et avance d'un cran ; dans le mouvement

de recul du fleuret, la fourchette s'applique de nouveau sur les longerons, et s'oppose à l'avancement de l'appareil. (') Rapport trimestriel n° 8.

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prochés au moyen d'une forte bande de caoutchouc zz reliant leurs tiges ; on introduit alors l'air par le tuyau KK dans la couronne annulaire KT ; il agit sur la face antérieure du piston M et le ramène aussitôt à son point de départ. Ce perforateur peut aisément donner 400 coups par minute. On voit que le mouvement du tiroir et celui du rochet sont indépendants de celui du piston percuteur. C'est là un avantage important ; l'arrêt du dernier n'entraînant pas celui des deux autres, quand le fleuret viendra à se coincer dans la roche, il suffira de lui donner un léger coup pour qu'il se remette en action, puisque le mouvement de rotation qui n'a pas été entravé, tend à faciliter le dégagement du fleuret. L'affût, portant de 6 à 8 perforateurs, est analogue à l'affût Sommeiller, mais il ne pèse que 6. 000 kilomètres au lieu de 12.000. L'ensemble de la construction représente deux fermes reliées par des croix de Saint-André, conditions essentiellement favorables à la stabilité. Perforateur Perroux simplifié.

Dans cette nouvelle machine (fig. 6, 7, 8, 9, Pl. X), on TOME XV, 1879.

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