Annales des Mines (1866, série 6, volume 10) [Image 269]

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TERRAINS.

REVUE DE GÉOLOGIE.

Plus loin, au point où s'arrête la tranchée, le terrain, plongeant

toujours dans la même direction, présente au-dessus de ces produits calcaro-vaseux des argiles ocreuses qui alternent avec

eux et les surmontent, des bancs de galets de diverses grosseurs, dont le ciment d'agrégation est un sablon parfaitement pur et qui, par places, donnent naissance à des lentilles d'un calcaire grenu plus ou moins consistant.

Ces trois phases de dépôts dont les produits sont assez disparates, appartiennent cependant à une seule et même époque, comme on peut le conclure par les débris organiques que l'on y rencontre.

Parmi les espèces qui foisonnent à travers ces assises, ITelix Ramondi (Brongniart) est tellement carastéristique des calcaires de la Beauce, de l'Orléanais, de Narbonne et de tout le bassin d'Aix, qu'il n'y a pas le moindre doute, suivant M. Martin, que le conglomérat de Dijon ne date de la même époque, c'est-à-dire de la partie moyenne du falunien ou du miocène supérieur. Ces dépôts, toutefois, n'ont pas été conservés sur ce point, dans leurs relations normales avec les calcaires jurassiques au pied desquels ils se sont formés. Une dénivellation de hop à 50 mètres, accusée par une ligne de rupture dont les parois sont fortement usées et polies, se remarque dans l'enceinte même de la gare et se poursuit jusqu'en face du village de Fontaine. Au delà la cassure continue; mais la dénivellation, si elle existe, n'a pa,s semblé pouvoir être déterminée. Cette ligne de faille, orientée N. 16 E. coïncide précisément avec la falaise qui bornait le lac Bressan de ce côté et qui n'était elle-même qu'une ancienne faille. Elle est certainement postérieure à la formation du conglomérat, puisqu'elle en a poli la tranche et qu'elle l'a renversé dessus les

calcaires bathoniens, mais on ne saurait en fixer autrement la date. ITALIE. D'après M. Pareto (i), le terrain miocène commence, dans l'Italie du Nord, par un système de conglomérats reposant sur les calcaires à fucoïdes, et contenant de nombreux fossiles, parmi lesquels quelques nummulites. Ces conglomérats constituent ce qu'il appelle l'étage Bormidien, qui atteint 1.000 mètres d'altitude au monte Maggio, près de Gênes : à cet étage appartient le bassin de Cadibona, où l'on a trouvé de nombreuses plantes fossiles. (i) itullelin de la Société géologique, XXII., 219.

515.

M. Pareto est porté à croire qu'un certain nombre des couches nummulitiques du Véronais et du Vicentin devraient être rangées dans le miocène : déjà M. Mayer avait émis la même opinion. Enfin les fossiles de Castel-Gomberto et Malecchio, récem-

ment catalogués par M. Mic helo tti, sont miocènes. Le second étage miocène, ou étage Langhien, se compose de masses énormes de marnes sableuses grisâtres et de molasses, généralement dépourvues de fossiles; ceux qu'on trouve constituent une faune semblable à celle de la colline de Turin. Enfin ce système est recouvert par l'étage supérieur ou Sert-avallien, formé de sables jaunes et de marnes sableuses grisâtres avec des huîtres, des peignes, des térébratules et des polypiers.

lU. Hébert (i) est plus explicite que M. Pareto sur les dépôts nummulitiques du Vicentin : au lieu de les ranger tous dans le

miocène, M. Hébert y voit : au valle di Borro, l'éocène inférieur de Biarritz ; à San-Giovanni Ilarione , le calcaire grossier inférieur; à Villagrande, près Ronce, le calcaire grossier supérieur et les sables moyens; à Castel-Gomberto et à Salçedo, les sables de Fontainebleau. TERRAIN PLIOCÈNE.

Crag.

Le crag de Sutrolk étant le seul représenSUFOLK, Arzvlias. tant connu de la formation pliocène en Angleterre, on comprend l'intérêt qui s'attache à sa comparaison avec les dépôts contemporains du continent ; c'est ce que M. Ray L an k ester (2) a essayé de faire avec le crag d'Anvers, dont l'étude avait été rendue trèsfacile par les grands travaux de fortification. lin comparant les mollusques fossiles, il a établi la série suivante Pliocène supérieur : crag rouge, crag corallien, crag supérieur d'Anvers. Pliocène moyen : crag moyen d'Anvers.

Pliocène inférieur : crag noir d'Anvers; miocène supérieur de Bordeaux et de Vienne.

Il résulte de ce tableau que le pliocène moyen n'est pas repré-

senté en Angleterre; mais on trouve quelquefois dans le crag rouge des débris roulés de vertébrés qui correspondent aux fossiles de (1) Comptes rendus, LXI, 265. (s) Geol. Alag., II, io, 149.