Annales des Mines (1872, série 7, volume 1) [Image 7]

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NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

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NÉCROLOGIE DE M. COMBES.

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d'ingénieur de seconde classe, alla prendre, en mai 1824,

DISCOURS DE M. DE BILLY,

la direction des mines de La Croix et Sainte-Marie-aux-Mines

Inspecteur général des mines.

qu'une compagnie cherchait à remettre en activité. Mais l'insuffisance des fonds dont elle disposait mit bientôt un terme à cette entreprise, et Combes rentrait (octobre 1826) à l'école des mineurs, où il professa les mathématiques, la mécanique et la levée des plans. En même temps, il fut chargé du service des mines dans une partie du douzième

Messieurs,

L'homme éminent que nous accompagnons à sa dernière demeure appartenait, depuis cinquante-deux ans, au corps

des mines; la mort l'a surpris au moment où, atteignant l'âge de la retraite, il allait se séparer de nous après avoir occupé le premier rang, plus encore par son mérite que par son grade. Charles-Pierre-Mathieu Combes, naquit à Cahors, le 26 décembre 18oi ; son père, Pierre Mathieu Combes, officier

supérieur de gendarmerie, ne tarda pas à découvrir dans son jeune fils les aptitudes les plus 'variées et les plus précieuses. Grâce à de très-fortes études, Ch. Combes entra à l'école

polytechnique avant l'âge de dix-sept ans (1" novembre 1818) et, le 15 novembre 1820, il était admis à l'École des mines.

C'est ainsi qu'a, l'âge de dix-huit ans, auquel beaucoup de jeunes gens sont encore incertains sur le choix de leur carrière, Combes avait assuré la sienne à la suite des plus brillants concours. Autrefois, les cours de l'école des mines étaient répartis sur deux années, mais tous les élèves y restaient trois ans; Combes fit exception à la règle ; en deux années il avait satisfait à toutes les conditions exigées, et il était déclaré hors de concours le i" juillet 182 2 . Aussitôt après sa dernière mission d'élève, il fut nommé (15 Octobre 1825) professeur de mathématiques et de levée des plans à l'école des mineurs de Saint-Étienne.

Désireux d'appliquer Sans délai ce qu'il avait appris si vite et si bien, Combes, peu après sa nomination au grade

arrondissement minéralogique.

Tout en lui conservant le professorat, l'administration (août 1827) autorisa l'habile ingénieur à diriger provisoirement les mines de houille de Firminy et de Roche-la-Molière, situation dans laquelle il perfectionna les connaissances

pratiques dont il sut, plus tard, tirer si bon parti dans les différentes positions qu'il a occupées. En 1832, quand il venait de passer à la première classe de son grade, il fut chargé du cours d'exploitation à l'école des mines. Depuis cette époque, il n'a plus quitté Paris, et sa nomination au grade d'ingénieur en chef (décembre 1836) n'a eu d'influence ni sur sa résidence, ni sur ses fonctions do

professeur dont il s'acquittait avec une incontestable supériorité ; seulement l'administration y ajouta la direction du service des appareils à vapeur dans le département de la Seine et le secrétariat de la commission des appareils à vapeur. L'avancement de Combes avait été aussi rapide que jus-

tifié par ses services dans le corps et par d'innombrables travaux techniques et scientifiques, qui lui attiraient des distinctions de l'ordre le plus élevé. Décoré fort jeune, il recevait la croix d'officier en avril 1847. L'Académie des sciences l'avait admis dans son sein la

même année, et les missions les plus variées lui fournissaient à la fois de nombreux travaux et l'occasion de faire valoir ses rares capacités.