Annales des Mines (1864, série 6, volume 5) [Image 221]

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SONDAGES EXÉCUTÉS DANS LE 'TERRITOIRE CIVIL

Du 17 novembre 0361 au 6juillet 1862, il y a eu cent soixante-dix jours de vingt-quatre heures de travail employés à l'exécution d'un trou de sonde de 164-,5o de prc'fondeur, forage et tubage compris. Ce qui donne un avancement moyen de o",97 par vingt quatre heures pour tout le travail. Du 2 2 mai au 6 juillet, 'on a fait 16',7o, en trente-sept journées cinquante de vingt-quatre heures de travail, soit om,44 en vingt- quatre heures. Les derniers avancements au moment de la cessation des travaux Variaient de n"',2o à o",30 par vingt-quatre heures au milieu des sables, et cette lenteur, jointe à l'épuisement des crédits, a motivé l'abandon des travaux d'approfondissement Les travaux d'aménagement des deux sources def3araki ont exigé beaucoup de temps à cause des obstacles que la pression latérale des terrains ébouleux présentait à l'extraction des tubes en tôle. On a enlevé d'abord la colonne de o'-',18 de diamètre intérieur. Les efforts ,de traction exercés sur la colonne de om,,24, l'ont déchirée à 38 mètres de profondeur, et l'on n'a pu re-

tirer que les 38 mates supérieurs. On a fabriqué alors un outil à crochet pour soulever la colonne par le bas. Des efforts -de traction directe n'arint produit aucun résultat, deux abattages très-énergiques ont été disposés pour agitsur les tiges en fer de o'n,o4 de côté, au bas desquelles' était fixé le crochet. On frappait en même temps à coups de mouton sur la tête des tiges. Après deux jours de travail, on n'avait relevé les grosses tiges que de quelques centimètres

et le crochet s'était brisé. Devant le peu de résultats des efforts de traction, on a dû renoncer à retirer la partie infé-

rieure de la colonne de om,24, et on l'a percée de trous longitudinaux dans toute la hauteur des deux nappes jaillissantes obtenues, afin 'de donner passage à l'eau. On a pu retirer entièrement la celonne de om,-27 de diamètre. Quant à la colonne de om,5o de diamètre, lorsqu'on essayait de la relever .de om,5o de hauteur, le débit du trou de sonde di-

DE LA PROVINCE D'ALGER.

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Inhalait de près de moitié, en même temps que la température de l'eau augmentait. En descendant cette colonne à sa profondeur primitive, tout rentrait dans l'état normal. Cette manoeuvre, plusieurs fois répétée, ayant toujours conduit aux mêmes résultats, nous nous sommes décidé à laisser dans le trou la colonne de om,56 de diamètre, afin de conserver la nappe 1Upérieure, dont le débit était de cinq litres environ par seconde. La colonne de om,35 de diamètre étant formée par un bout de tube en mauvais état, on n'a pas essayé de la relever. Afin de bien conserver lu nappe inférieure, on a introduit dans le trou de sonde une colonne en bois de sapin de o",2o de diamètre extérieur, et o"', io de diamètre intérieur, recouverte extérieurement d'un enduit de mastic bitumineux vulcanisé, de l'invention de M. Millon, pharmacien en chef de l'hôpital militaire d'Alger. .Cet enduit avait pour but d'empêcher les fuites par les fentes du bois qui avaient été préalablement calfatées avec soin. Le tube en bois descend ju3qu'à la profondeur de 134 mètres, etil

est percé à la partie inférieure sur toute la hauteur de la nappejaillissante. Il est maintenu dans sa position au moyen

d'un tampon en feuilles de cuir, écartées par des bandes d'acier faisant ressort, et qui est fixé à 72 mètres sous le sol. Ce tampon présente l'aspect d'un trou de cône fixé par sa.

petite base à l'extérieur du tube en bois, et dont la grande base est pressée par les feuilles d'acier contre l'intérieur du tube en tôle de om,24 de diamètre. Afin de rendre la fermeture plus hermétique, on a fixé immédiatement au-dessous du ressort une garniture composée de longs filaments de chanvre maintenus pendant la descente du tube en bois contre les- parois extérieures de celui-ci, au moyen d'une ficelle traversant l'intérieur du tube. Lorsque le tube a été descendu à la place qu'il devait occuper, on a coupé la ficelle en introduisant un ciseau dans l'intérieur du trou. Le mouvement ascensionnel de l'eau a fait redresser la filasse qui est venue se loger sous le tampon, et a contribué