Annales des Mines (1863, série 6, volume 4) [Image 159]

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FILONS DE GALÈNE ARGENTIFÈRE

DE V LALAS (LOZÈRE).

et d'argent, et l'importance des gîtes ne répond pas toujours à l'étendue des sacrifices préliminaires. Très-rarement les actionnaires ou les propriétaires des concessions ont la patience et l'argent qu'exigent ces études: ils se découragent avant qu'elles soient terminées ; et dans ce cas l'argent a été dépensé en pure perte; il ne reste même pas, pour ceux qui voudraient plus tard reprendre les travaux, l'indication des écueils à éviter. Quelquefois le hasard vient en aide à l'entreprise ; les pre-

par des analogies apparentes. Dans chaque région métalli-

miers travaux font connaître des colonnes de minerais riches, que le directeur se hâte de faire exploiter dans le but de couvrir les premières dépenses. L'avenir est alors

exploration rapide, dans un pays qu'il ne connaît pas.

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très-incertain si l'ingénieur ne profite pas de cette première richesse pour pousser avec la plus grande activité l'explo-

ration de tous les filons, s'il ne parvient pas à connaître, avant l'épuisement du minerai d'abord découvert, les allures des veines métallifères, des dérangements, des croiseurs, etc. L'avenir de l'entreprise est assuré seulement à partir du moment où sont complétées ces études, qui sont remplacées en Allemagne et dans d'autres pays par les traditions.

Plusieurs fois déjà les sociétés qui se sont formées en France pour l'exploitation des mines métalliques, méconnaissant l'indispensabilité de ces premières études, ont pensé pouvoir les éviter en appelant des ingénieurs étrangers, jouissant en Allemagne ou en Angleterre d'une réputation méritée. Elles leur ont demandé d'étudier en quelques jours les affleurements, ou bien des travaux peu développés, de donner leur avis sur la richesse probable, sur les travaux à exécuter, sur le capital et sur le temps nécessaires. Ces ingé-

nieurs se sont trouvés dans la nécessité de baser leur opinion sur la seule comparaison des affleurements et des caractères extérieurs avec ceux qu'ils ont étudiés dans leur propre pays ; très-fréquemment ils ont été induits en erreur

fère, la distribution des minerais dans les filons suit des

règles particulières ; la relation qui èxiste entre la ri-

chesse des filons, à une certaine profondeur, et les ca-

ractères de leurs affleurements, diffère beaucoup dans les diverses contrées, alors même que les filons traversent des terrains analogues. L'expérience du mineur anglais ou allemand, acquise ordinairement dans un district spécial, doit souvent être en défaut lorsqu'il l'applique, après une. L'avis d'un habile ingénieur étranger est au contraire trèsprécieux lorsqu'il s'agit de travaux très-développés, dirigés peut-être d'une manière défectueuse. En effet, il peut dans ce cas étudier et comprendre en peu de temps, grâce à son expérience, les caractères des affleurements et des filons

eu-mêmes, constater les analogies et les différences qui existent entre ces filons et ceux de son pays, et indiquer presque avec certitude les travaux qu'il convient de faire, et les résultats qu'il est permis d'espérer. La description des mines de Yialas, dans lesquelles les travaux sont très-développés, me paraît très-propre à mettre en évidence les difficultés que présente l'exploitation des filons, et à montrer combien il faut de temps et de persévérance pour arriver à la connaissance à peu près exacte de l'allure des veines métallifères. Je divise mon mémoire en deux chapitres. Dans le premier je donne la description abrégée des travaux ; j'insiste principalement sur la disposition des filons, des croiseurs, des failles, sur leur âge probable, sur les époques successives d'arrivée des gangues et des minerais. Dans le second

j'indique brièvement la préparation mécanique, le traitement métallurgique, et les résultats obtenus pendant les dernières années.