Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 276]

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BULLETIN.

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minés sur Boston, oti se trouvent les usines à cuivre; avant d'être fondus ils subissent un double essai dont les résultats

de la Suède, particulièrement des provinces de Carlstadt et d'Orebro. Ils sont extrêmement riches et forment des couches d'une puissance extraordinaire. On ne les exploite cependant que dans une ou deux localités. Les forges du Saint-Maurice, qui sont en activité depuis plus d'un siècle, emploient des mi-

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doivent concorder. On évalue à 15p ioo leur richesse moyenne.

Le prix se déduit de l'analyse : jusqu'à présent il a varié de 3,5o à 4,50 liv. st. pour chaque unité de métal contenue dans la tonne. En prenant des moyennes, la tonne de 1.000 kilogrammes transportée à Boston y a été payée 3,5 francs. Entre Acton et Boston, le fret de la tonne par chemin de fer est de

nerais limoneux, provenant des terrains d'alluvion et contenant du phosphore ; les fers qu'elles produisent sont néanmoins très-recherchés. Des spécimens de graphite, d'oxyde de

21 francs seulement. On peut juger par ces chiffres des énormes bénéfices que doit donner l'exploitation dans sa forme actuelle. Les carrières de cuivre peuvent aisément

chrôme et de fer titane étaient également mis en évidence. On sait que ces substances sont abondantes au Canada, où l'on n'en tire que peu ou point de parti. Il y a notamment dans

rendre 5o0 tonnes de minerai par mois, représentant à Boston 3o.000 liv, st., et ne coûtant, tant pour l'extraction que pour la préparation et pour le fret que la quatrième partie de

le Bas-Canada, entre Québec et le Saguenay, des filons de rutile qui ont jusqu'à Io mètres d'épaisseur. S'il était vrai, comme on

cette somme. Aussi M. Davies, qui possède à Acton 900 acres

(360 hectares) de terre, qu'il n'a pas dû payer, à l'époque où il en a fait l'acquisition, plus de 10 liv. st. l'acre, reçoit-il des offres qui vont jusqu'à 500.000 liv. st. Il hésite à les accepter; ce qui pourtant serait de nature à l'y décider prochainement, c'est le vague qui règne sur l'étendue du gisement de cuivre. Si ce n'était, comme sir William Logan inclinerait à le présumer, qu'un amas ou plutôt une sorte de poche intercalée accidentellement dans la stratification, les limites en pourraient

être très-restreintes, et si l'on venait à les reconnaître, le sol perdrait de suite la plus grande partie de sa valeur. Quelle que

soit d'ailleurs la véritable nature du trésor appartenant à M. Davies, tout donne à croire qu'il n'est pas unique dans le pays. Des recherches dirigées par des hommes compétents et suivies avec persévérance amèneraient sans 'doute la découverte de nouvelles richesses minérales. Divers échantillons de la roche cuprifère d'Acton figuraient à l'exposition des produits de l'industrie canadienne, qu'a inaugurée S. A. II. le prince de Galles pendant sa visite à Montréal.

J'en ai vu qui avaient été polis et présentaient l'apparence de brèches dont les éléments auraient été cimentés par une pâte de sulfure de cuivre. Il y avait à cette même exposition de beaux spécimens de marbres, de porphyres et d'ardoise. On y remarquait aussi des minerais de fer oligiste et magnétique venant pour la plupart de la région comprise entre l'Ottawa, le Saint-Laurent et le lac Ontario. Ces minerais présentent de rares analogies avec ceux

l'a récemment prétendu, que le titane pût entrer utilement dans la fabrication des fers à acier, ces filons deviendraient peut-être une source de richesse pour le pays. L'industrie houillère était représentée à l'exposition par une coupe verticale de la mine d'Albion, à Pictou, dans la Nouvelle-Écosse la veine que l'on exploite a 37 pieds 1/2 d'épaisseur et livre annuellement loo 000 tonnes. Le charbon en est très-bitumeux. La formation carbonifère manque au Canada, où l'on passe sans transition du terrain dévonien aux dépôts d'alluvion ou séries quaternaires. Mais quelques-uns des schistes de la formation silurienne sont fortement imprégnés de bitume : dans beaucoup de localités cette matière a été volatilisée et s'est ensuite condensée dans les interstices des roches au milieu desquelles elle forme de petites veines qui, au preminer abord, offrent l'aspect de la houille.

(Extrait d'un rapport adressé à Son Excellence le ministre des affaires étrangères, par M. Gauldrée-Boilleau, consul de France à Québec.)