Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 275]

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la rivière Fraser et les mines d'argent de 'VVashoê. Il serait difficile d'apprécier actuellement quelles seront les censéquences d'une pareille excitation ; mais ce qu'il importa d'établir de suite, afin d'éclairer la situation, d'est 0'11 y a eu beaucoup d'exagération dans les rapports mis en Circulation au sujet des richesses minérales d'Acton. En réalité, il n'y a pour le moment qu'une seule exploitation qui ait complètement réussi, ou en d'autres termes qui donne de larges bénéfices. Partout ailleurs on marche à tâtons : le cuivre se montre bien soit à la surface du sol, soit à quelques pieds au-dessous,

tantôt à l'état de fragments roulés, 'tantôt disséminé dans les roches calcaires ; mais nulle part on ne rencontre d'amas important ou de filon nettement défini. L'exploitation favorisé'e appartient à M. Davies, de Montréal, avec 41ii je rai visitée; elle est située à un kilomètre environ de la station du chemin de fer. C'est moins une mine qu'une carrière. Les travaux ont lieu à ciel ouvert; ils n'embrassent d'ailleurs qu'une petite étendue et suffisent à peine pour donner une idée complète dc la formation. Le cuivre se trouve contenu dans une roche calcaire qui appartient à l'étage silurien et paraît devoir être rattachée au groupe de l'Hudson. Ce calcaire est de couleur gris; il est dur et cristallin. La pyrite de fer s'y rencontre assez fréquemment ,

en eristaux cubiques : la chaux carbonatée en lamelles blanches y forme aussi de petites veines; mais les débris fossiles y sont rares. Le minerai de cuivre est à l'état de sulfure ; on l'appelle purple ore, minerai pourpré, à cause de sa couleur violacée et des reflets irisés que l'on aperçoit dans la plupart des échantillons. La roche cuprifère forme une couche (lui semble courir

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entre 2 et 4 mètres. Les travaux consistent en des tranchées pratiquées à peu près au hasard. Jusqu'à présent, aucune idée scientifique n'a présidé à l'exploitation, qui est entre les mains d'un entrepreneur auquel M. Davies a loué son terrain pour trois ans, à condition de lui livrer en payement le tiers des produits. Le schiste est friable et se détache facilement avec le pic. On emploie la poudre pour briser la pierre calcaire. Les excavations étant peu profondes, il n'y arrive qu'une trèspetite quantité d'eau, qn'on enlève au moyen d'une pompe manoeuvrée par deux hommes. Les seules difficultés qu'ait encore rencontrées l'exploitation sont venues de roches stériles qui ne se trouvent point, comme la masse minérale, intercalées

dans la stratification, niais qui la coupent, au contraire, en interrompant le gîte cuprifère ou tout au moins en l'appauvrissant. Ces roches sont de nuance verdâtre ; à elles offrent des analogies avec certaines espèces de trapps. On n'a

point eu le temps d'étudier leur action sur le terrain avoisinant, dont les ondulations pourraient leur être dues. Les mines sont creusées au pied d'un renflement, sur le sommet duquel apparaissent des calcaires que trai ersent des filons de quartz.

Il n'y a point eu sur l'autre versant de minerai de cuivre découvert en quantités appréciables, mais les indications ne manquent pas. Presque toutes les fouilles, pour peu qu'elles soient

poussées jusqu'à la base des dépôts d'alluvion, mettent à nu des pierres roulées où la pyrite de cuivre se laisse facilement voir. Malheureusement les explorations sont caractérisées par

d'à peu près 3o degrés. On n'en connaît encore ni la puissance ni les limites. Peut-être n'est-ce qu'un amas de grandes dimen-

une absence complète de méthode. Gent cinquante ouvriers sont actuellement employés sur la mine de M. Davies. Les uns excavent le sol et les autres préparent le minerai que l'on en retire : parmi ces derniers figurent des femmes et des enfants payés à raison de 1%25 par jour. Les gages d'un manoeuvre sont de 4 francs pour neuf heures

sions? Sir William Logan pencherait vers cette opinion. La pyrite de cuivre accompagne quelquefois le sulfure simple. On observe également des carbonates bleus et verts. Ces der-

110 doll., soit 212 francs.

du nord-est au sud-ouest, et dont l'inèlinaiSo'n 'Moyenne est

nières substances sont habituellement terréuses ; elles se trouvent dans une couche de schistes, qui n'a pas en général plus de o,40 d'épaisseur, et qui précède la roche chargée du sulfure, dont elle constituerait en quelque sorte le toit. Ces schistes et les calcaires auxquels ils sont superposés viennent immédiatement au-dessous des dépôts d'alluvion, dont l'épaisseur varie

de travail. 11 n'y a qu'un fort petit nombre de mineurs, dans le sens propre du mot : ceux-là ont des salaires mensuels de

Si l'exploitation est simple, la préparation mécanique l'est encore davantage : tout se fait à la main. On soumet la réelle cuprifère à un triage grossier; puis on la casse en morceaux de la grosseur d'un oeuf de canard que l'on empile dans des barils de farine. Les poussières sont également ramassées et réunies dans des récipients séparés. Ces différents produits sont ache-