Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 205]

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DES DIVERSES VARIÉTÉS DE BOUILLE

DU DÉPARTEMENT DE SAÔNE-ET-LOIRE.

Sur la lisière septentrionale, les grès et les schistes houillers se montrent de distance en distance à l'intersection du terrain de granite ou de la grauwacke avec le grès bigarré. Il est encore impossible d'indiquer les relations précises des divers lambeaux houillers soit entre eux, soit avec la bande continue méridionale, mais la liaison n'est plus douteuse après les sondages exécutés au centre du bassin. Au Creuzot, on exploite une couche accidentée par des renflements et des rétrécissements et par des in-

encore d'énormes quantités de charbon accumulées. Plus à l'est, la profondeur du fond de bateau augmente, puisqu'au puits du Guide, n° 1, la couche étant presque verticale a été recoupée par le puits depuis le niveau de 5o5 mètres jusqu'à celui de 569, avec des interruptions dues aux contournements en S subies par le charbon. A l'ouest, au contraire, entre le puits de l'Ouest et le puits Chaussard, le terrain houiller a une très-faible épaisseur ; la couche ondulée par suite des soulèvements des terrains inférieurs vient plusieurs fois rencontrer la surface du sol et y créer autant d'affleurements que l'on pourrait considérer, au premier

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terpositions de grès et de schistes qui en détachent parfois deux veines au mur. La puissance moyenne est de 12 à 15 mètres ; mais la veine principale peut se renfler et se rétrécir beaucoup. La houille est séparée de la grauwacke par une épaisseur très-peu considérable de grès houiller et se moule exactement sur le terrain

plus ancien. Il y a même un point, près de la montagne des Boulets, où le terrain carbonifère offre déjà à son affleurement un pendage inverse du pendage régu-

lier, de telle sorte que la grauwacke et le granite le recouvrent accidentellement, et qu'un puits creusé dans le terrain primitif pourrait recouper la houille ; le plongement régulier reparaît à la profondeur de 100 mètres.

Au centre des exploitations actuelles, les assises houillères, appuyées contre la montagne de la Marelle, s'enfoncent très-brusquement sous la vallée où est située l'usine et se relèvent ensuite en plongeant au nord

contre l'éminence qui supporte la ville. Entre le puits du Sud et le puits de la Glacière, le fond de bateau formé par le terrain houiller serait environ à 325 mètres. La couche n'existe que sur le pendage nord, mais grâce à sa très-grande épaisseur et à son prolongement jusqu'au moins au niveau de 3oo mètres, il y a

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abord, comme les indices d'une succession de couches ;

le terrain houiller ne paraît pas s'enfoncer à plus de 6o mètres au puits Saint-François. La ligne de direction générale, assez peu ondulée entre le puits de la Machine et le puits Mamby, est brusquement déviée aux deux extrémités de cette ligne, à l'est,

pour contourner la montagne des Boulets, à l'ouest pour former la combe du Néflier.

Le gîte houiller de Saint-Eugène est composé, d'après M. Manès, de quatre couches ayant une puissance totale de 4°3,6o, mais dont les deux intermédiaires seules méritent de fixer l'attention ; la deuxième a été suivie au puits Saint-Jean à trois niveaux différents ; Sully on a fait quelques travaux pour obtenir la concession, mais ils sont abandonnés depuis longtemps ; deux puits foncés successivement ont recoupé deux

couches qui ne paraissent pas identiques. Enfin, à Granchamp, l'ancien puits Saint-Martin a traversé deux couches : la supérieure a o,So d'épaisseur ; la deuxième, de G mètres de puissance, est surmontée par une veine intermédiaire qui en est séparée par un banc de grès de quelques centimètres.