Annales des Mines (1860, série 5, volume 17) [Image 32]

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EXTRAITS DE CHIMIE.

TRAVAUX DE 1859.

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Ce sel se prépare Préparation de l'hyposul file de chaux. très-économiquement en faisant réagir, sur le polysulfure de calcium, l'acide sulfureux produit soit par le grillage du sulfure d'antimoine, soit par la combustion du soufre ou par la calci-

Les eaux mères servent jusqu'à vingt ou trente fois, après quoi elles sont trop chargées de chlorure de calcium. Le vermillon est écoulé sur un filtre en toile, lavé et séché

nation des pyrites. Le polysulfure est préparé en faisant

au-dessous de 6o".

bouillir de la fleur de soufre dans un lait de chaux ; on peut y ajouter de l'oxysulfure de calcium, résidu de la lixiviation de la soude brute artificielle. La réaction de l'acide sulfureux sur ces matières est facilitée par la chaleur; dès que le liquide est devenu légèrement acide, on le conduit dans un réservoir où il se neutralise généralement de lui-même, par le fait de la présence d'une petite quantité d'oxysulfure en suspension. Il faut que la liqueur d'hyposulfite soit neutre, si ; malgré le repos, elle restait acide, on y ajouterait un peu de sulfure de calcium. On la laisse déposer pour la tirer à clair. Les cuves en bois de 9.0 à Préparation du vprotillon. 5u hectolitres de capacité, où l'on prépare le vermillon peuvent être chauffées, au moment voulu, par un serpentin recevant

la vapeur d'un générateur qui fonctionne sous deux à trois atmosphères de pression. La première cuve est remplie aux 7/8 d'hyposulfite ; on y verse deux à trois litres à la fois de solution de chlorure d'antimoine; il se forme un précipité blanc qui se redissout immédiatement ; on agite pour obtenir la dissolution

complète de ce premier dépôt ; l'hyposulfite de chaux doit rester en léger excès. Quand le liquide est devenu clair, la vapeur d'eau est admise

dans le serpentin et la température portée à 500, 6o et même 700. La liqueur se colore successivement en jaune paille,

jaune citron, jaune orange et enfin en rouge orangé très-vif. On arrête le courant de vapeur, on remue doucement le liquide, la réaction se termine et la couleur atteint son maximum d'intensité.

Si l'on continuait à élever la température, on passerait par toutes les nuances intermédiaires entre le rouge orangé et le noir brunâtre. Le dépôt terminé, on soutire la liqueur claire de chlorure de calcium, chargée d'acide sulfureux et on la conduit sur du sulfure de calcium et de l'oxysulfure, de manière à produire de nouvel hyposulfite.

Il est assez peu altérable au confact des acides étendus, mais les alcalis caustiques l'attaquent plus ou moins énergi-

quement. A ,00° il se transforme en sulfure noir ; il se mélange très-bien avec la céruse, qu'il ne noircit pas, même après quelques années. Ce sera comme couleur à l'huile que le vermillon d'antimoine pourra trouver ses plus prochaines applications.

50 Sur une variété de l'oxyde de Chrôme, par M. GUIGNET. Tiré du Répertoire de chimie, par M. Barreswil, page les; et d'un Rapport de M. Salvétat. Société d'encouragement, page 321.)

On calcine à 5000 dans un four à réverbère un mélange de

trois parties acide borique et une partie de bichromate de potasse, fait avec une certaine quantité d'eau. Il se dégage de l'eau, de l'oxygène ; il se produit un borate double d'oxyde de chrome et de potasse. Ce borate résiste à la température de l'opération ; mais, lorsqu'on vient à reprendre

les matières par l'eau, il se décompose en borate acide de potasse soluble et sesquioxycle de chrôme qui s'hydrate, et dont la composition correspond à la formule Cr203,2.110.

Cet oxyde est ensuite broyé sous l'eau et donne un très-beau vert émeraude. Les eaux de lavage sont évaporées et traitées par l'acide chlorhydrique, de manière à régénérer de l'acide borique.

ill." Sur un nouveau vert de chrônie, par M. ARNAUDON.

_Répertoire de chimie, page 201.)

On prend à peu près parties égales de bichromate de potasse et de phosphate d'ammoniaque neutre cristallisé, ce qui repré-

sente sensiblement leurs équivalents : soit i9.8 phosph. et 1119 bichrom. On les mélange intimement en les dissolvant dans le moins d'eau possible à l'ébullition et évaporant jusqu'à consistance de bouillie peu épaisse, de façon que la matière