Annales des Mines (1853, série 5, volume 4) [Image 56]

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NOTICE SUR LES MINES

500 mètres et sur lequel étaient situées les deux mines de SaintPhilippe et du Turon des Artigues. La mine de Saint-Philippe consistait en un puits de Û mètres de profondeur creusé au niveau de la rivière et en une galerie de 12 mètres placée au même niveau. Ces travaux sont actuel-. lement entièrement comblés, et une partie de l'eau du gave passe par-dessus le puits. La difficulté d'épuiser les eaux paraît

avoir été la cause principale de l'abandon de ces travaux ; toutefois, la position des lieux permettrait, à peu de frais, d'isoler l'emplacement du puits et de reprendre ce dernier

ainsi que la galerie. D'après Dietrich, le filon avait en ce point om,6o de puissance, présentant une épaisseur réduite de 5 à 7 centimètres de galène massive qui rendait 60 p. 100 de plomb. Mine de plomb Du puits Saint-Philippe on aperçoit une partie des travaux du Torondes-Artigues. de la mine du Turon des Artigues sur le flanc très-escarpé en cet endroit de la rive gauche du gave de Iléas. Le premier travail, entaille au jour d'un demi-mètre sur le

filon, indiqué par Dietrich, est actuellement enterré sous la raillère qui s'élève jusqu'à une hauteur de plus de 100 mètres au-dessus du niveau du gave, et je n'ai pu le retrouver. J'ai pu arriver au second travail indiqué, ainsi que les suivants, comme inaccessible par Dietrich. Il consiste en une galerie dirigée E.- O. de 1t5 à 50 mètres de longueur, et dans laquelle on aurait trouvé, d'après le même auteur, jusqu'à om,5o de mine massive. Cette galerie est située à 150 mètres environ au-dessus du gave.

A 20 mètres plus haut, j'ai trouvé un ancien travail à deux ouvertures qui paraît avoir été fait au feu et présente des piliers de soutènement transversaux dans lesquels j'ai fait donner deux coups de mine qui m'ont découvert une veine de galène massive d'une puissance variant de o,10 à om,15. Cette mine était à grain très-fin , un peu terne et intimement mélangée de gangue qu'il serait difficile de séparer par le lavage. Essayée brute, elle a donné, aux ion kilogrammes, 52 kilogrammes de plomb et 18 grammes d'argent, soit 35 grammes d'argent aux 100 kilogrammes de plomb d'ceuvre.

Au-dessus de ce travail, il existe encore sur le même filon trois autres attaques auxquelles on ne peut arriver qu'avec des échelles fixées extérieurement sur le roc au moyen de

crampons. Dietrich indique au S.-S.-E. du filon précédent, dans le ruisseau de la passade de l'Arbaret , plusieurs veines de mine de

DE LA BIGORRE.

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fer spathique avec galène. Ce ruisseau n'est pas pas connu dans

la localité, mais on traverse, en montant à la mine du Turon-

des-Artigues , un ravin situé clans la direction indiquée et rempli de pierres roulantes parmi lesquelles on trouve beaucoup de mine de fer spathique. En descendant du Turon-des-Artigues , et suivant le gave Mine de plomb jusqu'au Chaos formé par l'éboulement d'une partie de la mon- de la Rallier' tagne de La Lèche, on trouve, sur la rive droite, la mine de la Raillère qui présente les travaux les plus considérables de la vallée de lIéas. Ces travaux portent sur un filon de plomb dont la direction moyenne paraît être E.-O. et qui pend au Nord. Le premier travail est situé à 50 mètres au-dessus du rocher de Notre-Dame, et consiste en une galerie de 80 mètres environ.

Au milieu de cette galerie, on trouve au sol un puits rempli d'eau qui a de 16 à 20 mètres de profondeur, et fournissait, suivant Dietrich, de la galène massive en abondance. Entre l'entrée de la galerie et le puits, le filon a été enlevé presqu'en entier jusqu'au jour que l'on aperçoit de la galerie au-dessus de sa tête en deux endroits. Au fond de la galerie, on trouve un abatage supérieur qui s'est éboulé, les paysans de la vallée étant venus enlever une partie des bois qui servaient à soutenir les remblais. On ne peut, par suite, arriver au front de la galerie qui, d'après Dietrich, y fournissait surtout de la mine à bocard. A l'entrée de la galerie, on trouve de la galène à gros grains et une veine de pyrites jaunes, légèrement cuivreuses, donnant à l'essai 0,00010 d'argent. A 50 mètres plus haut, , et au delà des soupiraux dont nous avons parlé, nous avons rencontré d'anciens travaux très-étendus à deux ouvertures n'offrant pas de remblais, et dont le toit et le mur sont reliés par des piliers de soutènement presque horizontaux. En faisant donner un coup de mine dans ces piliers,

nous avons reconnu qu'en ce point l'exploitation portait sur une veine de galène massive de o.35 à 0-,/10 de puissance. Cette veine se compose, au toit, de mine à grains très-fins, un peu terne, intimement mélangée de gangue et tout à fait semblable à la mine du Turon-des-Artigues , et au mur, de mine à gros grains brillants comme celle des travaux inférieurs.

En outre, au-dessus de ces travaux, le filon a encore été fouillé sur son affleurement jusqu'à la crête de la montagne. L'essai des deux variétés de minerai ci-dessus a donné aux ioo kilogrammes de mine brute :