Annales des Mines (1851, série 4, volume 20) [Image 80]

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CALCAIRE SACCHAROÏDE

On voit que ce minéral contient une aussi grande quantité d'eau que la serpentine; dans le but de rechercher si cette eau-était hygrométrique ou combinée, j'ai desséché la matière dans le vide à l'aide de l'acide sulfurique; j'ai constaté que la perte de poids était seulement de 2 millièmes, c'est-à'-dire ce qu'elle est pour toutes les substances; on doit donc regarder l'eau comme étant en combinaison. La perte au feu des divers échantillons de py-

rosklérite du Saint-Philippe n'est cependant pas constante; j'ai trouvé qu'elle variait de io,6o à 13f84, et il m'a paru qu'elle était. la plus forte dans les échantillons qui avaient la structure la plus compacte et une couleur verte. Il y a très-peu d'oxyde de fer et d'oxyde de chrôme; ce sont cependant ces deux oxydes, et surtout le dernier, qui donnent à la pyrosklérite sa belle couleur verte, qui est quelquefois assez foncée.

J'ai recherché les alcalis, niais je n'ai trouvé qu'un millième environ de chlorure alcalin , par conséquent il n'y a que des traces d'alcalis dans le minéral, comme on en trouverait sans doute dans la plupart des minéraux qui ont cristallisé dans les roches feldspathiques. Par ses caractères physiques et chimiques, le minéral du Saint-Philippe qui vient d'être analysé se rapproche de la pyrosklérite et de la honikrite de M. de Kobell , de la serpentine d'Aer de M. Lychnell (1); tous ces minéraux, qui sont des

hydrosilicates d'alumine et de magnésie, ont été peu étudiés jusqu'à présent. On peut remarquer (1) Rammelsberg. Handw5rterbuch, 2' partie, p. 83.

DE GNEISS DES VOSGES.

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que leur teneur en silice et en eau est à peu près la même, et que tous contiennent un peu d'oxyde de chrôme.

Ayant trouvé pour le minéral du Saint-Philippe une teneur en alumine beaucoup plus élevée que celle de tous les autres, j'ai dosé l'alumine avec beaucoup de soin, en la séparant de la

magnésie par le procédé de Fuchs, et en vérifiant le résultat obtenu par des précipitations répétées à l'aide de l'hydrosulfate d'ammoniaque

dans une liqueur 'contenant du sel ammoniac. Dans cette expérience de vérification, j'ai obtenu 26,29 d'alumine; la teneur en alumine du minéral du Saint-Philippe est donc bien celle que j'ai donnée dans l'analyse ci-dessus; par suite, sa teneur en magnésie est phis faible 'que celle des minéraux précédents. Le calcul des proportions d'oxygène conduirait

à représenter la composition du minéral par la formule 3 "Si Mg + 4Si Al 4 9H, qui donne : Silice... 4o,65 Alumine... 25,82 Magnésie... 23,37 Somme = 100,00. Eau... 1°,18

Cette formule est un peu compliquée, et on pourrait la remplacer par Si Mg' -i- Si Al + 3H, qui est composée des mêmes éléments, mais qui est

plus simple; elle donne cependant, pour Valumine, u unn nombre inférieur de 4,46 à celui de l'a-

Quelle que soit la formule adoptée, on voit que le minéral du Saint-Philippe est formé comme

la pyrosklérite de silicate neutre d'alumine et de siliçate neutre de magnésie, combinés avec de l'eau ; aussi , malgré tes particularités que pré-