Différence | Historique de transcription | Lettre sur les rapports des glaciers avec les reliefs des Alpes ; mention de M. Klébert rajoutée.

Lettre sur les rapports des glaciers avec les reliefs des Alpes ; mention de M. Klébert rajoutée.

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Mon cher Monsieur,
 
Mon cher Monsieur,
 
Dans une précédente lettre que vous avez eu la bonté de communiquer à l'Académie je vous ai fait part de mes observations  sur l'avancement du glacier de l'Aar pendant la campagne de 1844. Permettez qu'aujourd'hui je vous soumette quelques idées sur les rapports des glaciers avec les reliefs des Alpes.
 
Dans une précédente lettre que vous avez eu la bonté de communiquer à l'Académie je vous ai fait part de mes observations  sur l'avancement du glacier de l'Aar pendant la campagne de 1844. Permettez qu'aujourd'hui je vous soumette quelques idées sur les rapports des glaciers avec les reliefs des Alpes.
Quand on fait le tour de l'un de nos grands massifs des Alpes, on voit des glaciers déboucher dans toutes les directions mais les grands glaciers, ceux qui descendent dans les régions cultivées sont en général orientés dans le même sens, c'est à dire perpendiculairement au soulèvement. C'est ainsi que dans les Alpes bernaises, les deux glaciers de Grindelwald sur le versant septentrional, les glaciers d'Aletsch, de Visch et même les glaciers de l'Aar (Lauter-Aar et Finster-Aar) et celui de Gauli sur le versant S.E courent tous de [2 mots barrés] l'Ouest nord ouest à l'Est sud-est ou vice versa (il n'y a que deux glaciers de quelque importance. Celui de Loetsch et celui de Rosenlaui qui sont parallèles à la direction du soulèvement). Les mêmes lois de répartition s'observent dans la chaîne du Mont Blanc. Or les vallées transversales dans lesquelles ces grands glaciers sont encaissés se distinguent toutes par un caractère commun, c'est de s'élargir d'aval en amont et d'avoir surtout à leur origine  un grand cirque entouré d'ordinaire d'arêtes et de pics très escarpés. Ces cirques sont les magasins naturels dans lesquels s'entassent les provisions de neige et de glace qui servent à l'entretien des grands glaciers et que nous désignons sous le nom de névés. Si un glacier est dépourvu d'un élargissement semblable à son origine, il n'aura qu'un cours très borné, quelle que soit du reste son élévation ; c'est ainsi que les petits glaciers de Bacchli, d'Aelpli, d'Erlen qui descendent sur les flancs du Ritzlihorn (voy la carte) n'ont [2 mots barrés] pas même une demi-lieue de longueur et pourtant ils commencent
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Quand on fait le tour de l'un de nos grands massifs des Alpes, on voit des glaciers déboucher dans toutes les directions mais les grands glaciers, ceux qui descendent dans les régions cultivées sont en général orientés dans le même sens, c'est à dire perpendiculairement au soulèvement. C'est ainsi que dans les Alpes bernaises, les deux glaciers de Grindelwald sur le versant septentrional, les glaciers d'Aletsch, de Visch et même les glaciers de l'Aar (Lauter-Aar et Finster-Aar) et celui de Gauli sur le versant S.E courent tous de [2 mots barrés] l'Ouest nord ouest à l'Est sud-est ou vice versa (il n'y a que deux glaciers de quelque importance. Celui de Loetsch et celui de Rosenlaui qui sont parallèles à la direction du soulèvement). Les mêmes lois de répartition s'observent dans la chaîne du Mont Blanc. Or les vallées transversales dans lesquelles ces grands glaciers sont encaissés se distinguent toutes par un caractère commun, c'est de s'élargir d'aval en amont et d'avoir surtout à leur origine  un grand cirque entouré d'ordinaire d'arêtes et de pics très escarpés. Ces cirques sont les magasins naturels dans lesquels s'entassent les provisions de neige et de glace qui servent à l'entretien des grands glaciers et que nous désignons sous le nom de névés. Si un glacier est dépourvu d'un élargissement semblable à son origine, il n'aura qu'un cours très borné, quelle que soit du reste son élévation ; c'est ainsi que les petits glaciers de Bacchli, d'Aelpli, d'Erlen qui descendent sur les flancs du Ritzlihorn (voy la carte) n'ont [2 mots barrés] pas même une demi-lieue de longueur et pourtant ils commencent à près de 3000 mètres de hauteur.
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On a prétendu que les glaciers avaient un cours [1 mot barré] d'autant plus long qu'ils descendaient de pics plus élevés. Il est vrai qu'en général les plus grands glaciers  des Alpes naissent dans le voisinage des plus hauts sommets ; mais ceci n'implique pas nécessairement que l'un des phénomènes soit la conséquence de l'autre ; s'il en étoit ainsi il faudrait que les  hauts sommets fussent entourés de tous côtés de grands glaciers ; or c'est ce qui n'a pas lieu. Si le glacier d'Aletsch est le plus grand de la Suisse, ce n'est pas parce qu'il prend son origine au pied des géants des Alpes de la Jungfrau et de Monch, mais parce qu'il l'emporte sur tous les autres par l'étendue  de ses névés. On ne concevrait pas sans cela pourquoi ces mêmes grands pics n'alimenteraient pas un glacier semblable du côté septentrional, qui [1 mot barré] est plus froid.Or vous savez que sur tout l'espace compris

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Ep M Elie de Beaumont M [Trago ?] M Klébert (102)


Mon cher Monsieur, Dans une précédente lettre que vous avez eu la bonté de communiquer à l'Académie je vous ai fait part de mes observations sur l'avancement du glacier de l'Aar pendant la campagne de 1844. Permettez qu'aujourd'hui je vous soumette quelques idées sur les rapports des glaciers avec les reliefs des Alpes. Quand on fait le tour de l'un de nos grands massifs des Alpes, on voit des glaciers déboucher dans toutes les directions mais les grands glaciers, ceux qui descendent dans les régions cultivées sont en général orientés dans le même sens, c'est à dire perpendiculairement au soulèvement. C'est ainsi que dans les Alpes bernaises, les deux glaciers de Grindelwald sur le versant septentrional, les glaciers d'Aletsch, de Visch et même les glaciers de l'Aar (Lauter-Aar et Finster-Aar) et celui de Gauli sur le versant S.E courent tous de [2 mots barrés] l'Ouest nord ouest à l'Est sud-est ou vice versa (il n'y a que deux glaciers de quelque importance. Celui de Loetsch et celui de Rosenlaui qui sont parallèles à la direction du soulèvement). Les mêmes lois de répartition s'observent dans la chaîne du Mont Blanc. Or les vallées transversales dans lesquelles ces grands glaciers sont encaissés se distinguent toutes par un caractère commun, c'est de s'élargir d'aval en amont et d'avoir surtout à leur origine un grand cirque entouré d'ordinaire d'arêtes et de pics très escarpés. Ces cirques sont les magasins naturels dans lesquels s'entassent les provisions de neige et de glace qui servent à l'entretien des grands glaciers et que nous désignons sous le nom de névés. Si un glacier est dépourvu d'un élargissement semblable à son origine, il n'aura qu'un cours très borné, quelle que soit du reste son élévation ; c'est ainsi que les petits glaciers de Bacchli, d'Aelpli, d'Erlen qui descendent sur les flancs du Ritzlihorn (voy la carte) n'ont [2 mots barrés] pas même une demi-lieue de longueur et pourtant ils commencent à près de 3000 mètres de hauteur. On a prétendu que les glaciers avaient un cours [1 mot barré] d'autant plus long qu'ils descendaient de pics plus élevés. Il est vrai qu'en général les plus grands glaciers des Alpes naissent dans le voisinage des plus hauts sommets ; mais ceci n'implique pas nécessairement que l'un des phénomènes soit la conséquence de l'autre ; s'il en étoit ainsi il faudrait que les hauts sommets fussent entourés de tous côtés de grands glaciers ; or c'est ce qui n'a pas lieu. Si le glacier d'Aletsch est le plus grand de la Suisse, ce n'est pas parce qu'il prend son origine au pied des géants des Alpes de la Jungfrau et de Monch, mais parce qu'il l'emporte sur tous les autres par l'étendue de ses névés. On ne concevrait pas sans cela pourquoi ces mêmes grands pics n'alimenteraient pas un glacier semblable du côté septentrional, qui [1 mot barré] est plus froid.Or vous savez que sur tout l'espace compris