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L'entrée en guerre à l'été 1914

Avis, destiné aux élèves de l'Ecole nationale supérieure des mines, 3 août 1914

Avis du 3 août 1914 signé par G. Chesneau.

Les élèves mobilisés

Henri Kuss occupe brièvement le poste de directeur de l'École de mines de Paris en 1914, mais est obligé de renoncer à cette fonction pour des raisons de santé. Gabriel Chesneau, alors sous-directeur, assure l'interim au moment où l'appel à la mobilisation générale est lancé, le 2 août 1914. L'année scolaire 1913-1914 étant achevée, la plupart des élèves se trouvent à ce moment là dans leurs familles, en voyage d'études ou sont déjà cantonnés dans un régiment pour leur première ou deuxième année de service. 

Les liens entre l'École et les élèves ne sont toutefois pas rompus. Gabriel Chesneau publie des le 3 août un avis destiné aux élèves qui n'ont pas encore effectué d'année de service militaire, pour les appeler à se conformer aux instructions contenues dans leur livret. 

 

 

Le concours d'admission de 1914 a bien eu lieu avant la déclaration de guerre, mais des complications surviennent pour publier la liste finale des élèves ingénieurs civils. Certains élèves démissionnent de l'École car ils ont été admis à l'École polytechnique. Or, celle-ci ne publie la liste complémentaire définitive de ses admis qu'en février 1916. 

Les élèves admis au concours de 1914 ont particulièrement besoin de conseils sur leur situation. C'est le cas de R. Payrou, qui envoie une missive pleine d'interrogations à la direction : pourra-t-il suivre les cours à la rentrée ? Bénéficie-t-il d'un régime militaire spécial ? Gabriel Chesneau lui répond qu'hélas, « la rentrée de l'École des mines ne pourra avoir lieu qu'un certain temps après la fin de la guerre, tous ses professeurs, sauf quatre, étant sous les drapeaux ». De même, il lui apprend qu'il ne bénéficie pas d'un régime spécial et doit servir en tant que simple soldat, en attendant de futures décisions ministérielles.

Dans la confusion qui règne en ce début de conflit, le sous-directeur doit également faire face à de nombreuses demandes de renseignements sur l'affectation militaire des élèves qui arrivent boulevard Saint-Michel. Les lettres émanent de commandants de régiments d'artillerie ou d'officiers des bureaux de recrutement. Or l'École ne possède pas de secrétariat aux affaires militaires. Les documents concernant la situation militaire des élèves sont en fait concentrés à Vincennes au bureau des écoles civiles.

 

Le personnel de l'École : ceux qui partent et ceux qui restent

Les professeurs et le personnel de l'École sont en majeure partie mobilisés dès le 2 août. Il reste alors une vingtaine de membres du personnel seulement, dont cinq, mobilisables sur appel individuel, attendent leur ordre de départ. De plus, deux agents de l'École, âgés de moins de 48 ans et réformés, veulent obtenir du Conseil de révision de l'armée l'autorisation de s'engager.

L'École est officiellement fermée mais le personnel restant assure la surveillance des locaux et la gestion des affaires courantes. 

À partir du 29 août, le gouvernement français quitte Paris sous la menace de l'avancée allemande. La capitale est placée sous le gouvernement militaire du maréchal Galliéni et les préparatifs de défense s'intensifient, comme en témoigne Gabriel Chesneau dans une lettre à un élève, datée du 2 septembre : « l'organisation de la défense du camp retranché de Paris à laquelle il est procédé en ce moment devant rendre sans doute les communications de la province avec Paris fort difficiles d'ici peu de temps... ».

 

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