Sur l'Histoire naturelle de Gautier d'Agoty

Une famille de graveurs

Jean Fabien Gautier d'Agoty (1747-1781) est le cinquième fils de Jacques Fabien Gautier d'Agoty. Son père, lui-même graveur, reprit le privilège de Jacques Christophe Le Blon, inventeur de ce qui deviendra la chromolithographie
Pour Le Blon, en application de la théorie de Newton, trois couleurs seulement - communément appelées rouge, bleu, jaune - sont nécessaires pour restituer l'ensemble des couleurs. A la différence de Le Blon, Gautier d'Agogty père préfère ajouter le noir comme "couleur" autonome au lieu de l'obtenir au moyen de la superposition des trois autres teintes. Ses planches sont donc imprimées en quatre passages.

L'histoire compliquée de l'édition de l'ouvrage

C'est en 1776 que Jean Fabien décide de publier selon ces principes un travail personnel : une série de planches consacrées aux trois règnes de la nature. Il commence par le règne minéral. N'étant pas un scientifique, il contacte G. B. Sage, minéralogiste et chimiste qui le présente au grand minéralogiste Romé de l'Isle ; celui-ci sera l'auteur de tous les textes de l'ouvrage, à l'exception de la préface.

Le prospectus annonçant l'ouvrage paraît en avril 1781, dans Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et les arts (futur Journal de physique). Dix cahiers sont annoncés, chacun comportant une dizaine de planches et les textes associés.
Le premier et le second cahiers sortent comme prévu. Le troisième cahier est envoyé aux souscripteurs après la mort prématurée de Jean-Fabien Gautier d'Agoty. Sa veuve continue l'impression sous la responsabilité intellectuelle de Romé de l'Isle et choisit comme artiste François Louis Swebach Desfontaines. Le quatrième cahier sort en 1782.
L'ouvrage sous sa forme la plus fréquente ne comporte, ainsi que Romé le mentionne dans sa cristallographie en 1783, que 40 planches. C'est cette édition qui est présentée sur ce site.

Romé meurt en 1790, mais deux autres cahiers avec textes et un cahier sans texte seront encore publiés par Desfontaines en 1792. Ce dernier état de l'oeuvre est rarissime ; et ces planches plus récentes sont aquarellées à la main quand elles sont colorées, montrant ainsi que Desfontaines ne maîtrise pas la technique d'impression.

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