Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 178]

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THÉORIES DE LA CÉMENTATION

suivant (1) r Le mercure volatilisé en contact avec le gaz ( oxyde de carbone) n'a rien produit ; de l'oxyde rouge légèrement chauffé a été un peu réduit. » Je n'ai pas trouvé d'ailleurs que , dans

leurs travaux postérieurs sur le même gaz

MM. Clément et Désormes soient revenus d'une manière plus explicite sur cette propriété. Cesexpériences , qui tournaient à l'avantage de la théorie nouvelle la seule objection réelle de ses adversaires, levèrent tous les doutes qui pouvaient encore exister sur la véritable nature des oxydes métalliques; en sorte qu'il est vrai de dire -_que la découverte siMultanée du gaz oxyde de carbone en Angleterre et en France mit décidément fin à la lutte entre les anciennes et les nouvelles idées.

Cependant les discussions suscitées par la découverte du nouveau gaz ne tardèrent pas, à se renouveler sur un autre terrain entre les chimistes de la nouvelle école : ces nouveaux débats, dont j'ai déjà signalé la cause en parlant de la théorie de la carburation du fer, furent longtemps entre. tenus par la difficulté de préparer par voie sèche de l'oxyde de carbone absolument exempt d'un mélange d'hydrogène. Dès le 22 juin 1801, Berthollet Cherche à établir dans un mémoire lu devant l'Institut, que le nouveau gaz contient de l'hydrogène à l'état de combinaison : il développe encore la même opinion dans une lettre datée d'octobre 1801 (2) , adressee Même mémoire, page 61. Bibliothèque Britannique (sciences et arts), tome 18, page 265.

ET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.

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à l'un des rédacteurs de la Bibliothèque Britannique. Une société de chimistes hollandais va encore plus loin dans cette opposition à l'opinion émise par Cruikshank , et par Clément et Désormes. Dans un mémoire publié en- février 1802 (1), ces chimistes avancent que le nouveau gaz inflammable ne contient pas d'oxygène, et qu'il se compose uniquement d'hydrogène et de carbone. En avril 1802, Clément et Désormes répondent à ces objections (2) en démontrant que la quantité

d'hydrogène que l'on peut trouver dans le gaz oxyde dd-carbone est beaucoup moins considérable que, ne l'indique Berthollet, et qu'on la doit regarder comme négligeable; que cette trace de gaz hydrogène est accidentelle, et due à la présence habituelle de ce gaz dans le charbon le mieux

calciné. Berthollet réplique aussitôt pour maintenir son opinion (3) : ignorant encore , ainsi que ses adversaires, que la production de l'oxyde de carbone est accompagnée d'une expansion des matières gazeuses, il tire son principal argument de ce fait que le carbone, en se dissolvant dans l'oxygène seul, ne peut produire un gaz moins dense que ce dernier. Fourcroy , en insérant dans les Annales de Journal de physique et de chimie , de Van Mous. Le même mémoire fut adressé plus tard Février 1802. à Fourcroy, qui l'inséra dans les Annales de chimie, tome 43, page 113. Expériences sur le charbon, par les citoyens Clément Annales de chimie, tome 42, page 121. et Désormes. Note sur le mémoire des citoyens Clément et Désormes intitulé : Expériences sur le charbon ; par le citoyen Berthollet. Annales de chimie, tome 42, page 282.