Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 19]

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LES

GISEMENTS

MÉTALLIFÈRES

DE

L'ALGÉRIE

chaînons qui s'étendent entre Saïda et le djebel Nador. Depuis l'échec de la mise en valeur des gîtes de cuivre du massif de Blida et de ceux des environs de Ténès et jusqu'à ces dernières années, l'histoire des mines du département d'Alger pourrait se résumer dans la découverte, en 1872, des filons de blende du massif de Tablât, suivie peu de temps après par leur exploitation, dans la concession des beaux amas calaminaires de l'Ouarsenis (1890) et dans celle des gîtes de même nature de Djahamaina (1893). Il y a très peu de temps, en 1907, on a entrepris l'èxploploration assez méthodique des collines du crétacé supérieur qui s'étendent entre la chaîne des Zaccars et la mer, do celles de l'infracrétacé qui courent de Berrouaghia à Aumale, des montagnes du Djurjura et des îlots liasiques du massif de l'Ouarsenis; l'attention avait été de nouveau attirée, en 1905, sur la zone des filons blendeux de l'Atlas de Tablât. Quelques résultats ont déjà été obtenus; la concession de Tizi N'taga, accordée en 1907, est en cours d'exploitation ; dans la seconde des régions énumérées ci-dessus, au lieu dit Chabet el Kohol, un gisement de galène présente quelque intérêt et, de même, les fouilles d'Iboual, dansle Djujura, méritent d'être poursuivies. Il semble que, actuellement, un mouvement se dessine et que le nombre des points étudiés tende à augmenter rapidement. Dans le département de Constantine, le ralentissement de l'exploration des gîtes métallifères se manifeste sans doute peu après 1860; mais néanmoins, à tout moment, quelque région est encore l'objet de recherches nombreuses; plus particulièrement, de 1875 à 1880, la Kabylie des Baborset le Djebel Bou Arif sont fouillés en maints endroits. Quelques concessions, dont l'exploitation n'est ensuite que peu activement conduite, si même elle est entreprise, sont instituées dans la période 1870-1900; ce

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sont celles de Hammam N'bail, en 1872 (*) (zinc et plomb) d'Ain Arko, en 1874 (zinc); de Cavallo, en 1875 (cuivre et plomb); de Taghit, en 1878 (mercure, zinc et plomb) ; de Tadergount, en 1880 (cuivre); de Djendeli et de Bir beni Salah, en 1884 (mercure, zinc et plomb); de Téliouïne, en 1883 (cuivre et plomb) ; de Sanza, en 1887 (antimoine) ; de Sidi Kamber, en 1889 (zinc et plomb), et enfin, en 1891, de Mesloula (cuivre et plomb) ; de Taya (antimoine) et de Mellahà (cuivre et plomb). Peu après l'octroi de ces dernières concessions, commence le grand développement des recherches qui se manifeste encore et qui a conduit a de très remarquables résultats : on peut choisir l'année 1895 comme celle du début véritable du mouvement; celui-ci avait déjà pris naissance' en Tunisie, quand il s'indiqua en Algérie; il semble avoir eu pour causes principales la réussite de l'exploitation du phosphate de chaux dans la région de Tébessa(**), qui attira à nouveau l'attention sur les richesses du sous-sol de la colonie et la découverte de quelques amas calaminaires qui orienta les efforts des prospecteurs de mines. C'est, d'ailleurs, l'étude (***) des gîtes (*) Etendue à d'autres limites en 1878. (**) De même, on peut dire que la mine en exploitation des minières de fer a. dans le département d'Alger, été une cause de la reprise des recherches des autres minerais métallifères ; toutefois, les deux faits ne sont pas identiques, parce que l'on connaissait l'existence des gites de fer el même la qualité de leurs minerais et, au moins partiellement, leur importance ; le problème qui se posait, à leur égard, était celui de la récupération des frais de premier établissement que leur mise en œuvre nécessjlait. (***) Précisément le peu de fréquence de tels amas calaminaires est une des explications du développement restreint des recherches dans le déparlement d'Alger el le petit nombre des gites de ce type est, à son tour, déterminé par ce fait que les assises crétacées sont en grande partie argileuses et couvrent les plus grandes surfaces. Les filons de sulfures divers ne paraissent pas rares dans le département, mais beaucoup sont peu importants et, en tout cas, ils ne présénlent que rarement les avantages des gîtes calaminaires. Dans la province de l'Ouest, les calcaires jurassiques offrent des affleurements très étendus, mais les minerais y paraissent très disséminés et, de plus, leur exploration est très incomplète.