Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 18]

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LES GISEMENTS METALLIFERES DE L'ALGÉRIE

l'Oued Allelah et du cap Ténès et en 1852, celle de l'Oued Merja; toutes quatre portent sur des gisements cuivreux. Les indices plombeux de l'Ouarsenis sont connus dos 1840 et les amas calaminaires de ce même massif montagneux avant 1856. Enfin, dans la province orientale, les gites de plomb du Bou Thaleb sont signalés en 1840. En février 1845, H. Fournel visite les affleurements d'Oum Théboul et découvre ceux d'Ain Barbar en mai 1846 ; cette même année, il recueille des échantillons plombeux au djebel Nador (Hamman N'baïl) et des échantillons antimonieux à Ain Bebbouch (El Hamimate). Les premières autorisations défaire des recherches de stibine dans le djebel Taya sont des 7 novembre 1845 et 10 octobre 1846; mais les fouilles ne commencent qu'en 18 47.. Aussi bien trouve-t-on déjà quelques renseignements sur les richesses minérales de l'Algérie dans l'ouvrage de E. Renou (1848) (*)' et de plus complètes données dans les livres de M. H. Fournel (1849 et 1854) (**) et dans ceux de Ville (1852-1857) (***). Pendant cette période, les essais d'exploitation suivent de très près la découverte des gisements ; on ne prend pas le temps de reconnaître l'importance des masses à abattre ; à cause de cela, les quantités produites sont faibles en chaque point et beaucoup d'entreprises sont de fort courte durée. Dans le département d'Oran, c'est Ghar Rouban qui, dès 1855, extrait annuellement quelques centaines de tonnes de galène. Dans celui d'Alger, les seules mines de Mouzaïa et de l'Oued Allelah sont réel(*) E. RESOU, Géologie de l'Algérie, in Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842, publiée en 1848. (**) H. FOURNEL, Richesse minérale de l'Algérie. Le tome I" a paru en 1849 ; le tome II. en 1854. (***) L. VILLE, Recherches sur les roches, les eaux et les gîtes minéraux des prorinces d'Oran et d'Alger (1832), ouvrage rédigé en 1850. L. VILLE, Solice minératogir/ue sur les provinces d'Oran et d'Alger (1857).

LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L'ALGÉRIE

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lement exploitées; la production de la première, très irrégulière, se tient au-dessous de 1 .000 tonnes annuelles, y comprises les mattes obtenues dans une fonderie rudimentaire mise en feu en 1850; de la seconde, on tire environ 350 tonnes par an. Les recherches sur les gites d'Ain Barbar, d'El Mellaha, du Taya et d'Hamimate donnent, au début de leur exécution, de petites quantités de minerai ; rapidement, d'ailleurs, les fouilles commencées aux trois premiers points ou sont conduites moins activement ou deviennent moins productives. Concédés en 1854, les filonnets de senarmontite d'Hamimate continuent à être exploités, mais sans grand succès. Seule, la mine de Kef Oum Theboul est vraiment prospère; dès 1851, on en extrait plus de 3.660 tonnes de minerai cuivreux, et la production augmente jusqu'à atteindre près de 7.500 tonnes en 1858. Après ce début, l'exécution des recherches se ralentit notablement dans les trois départements. Dans celui d'Oran, on reprend à différentes époques l'étude des régions sur lesquelles avaient porté les efforts " des premiers chercheurs; mais on n'aboutit à quelques résultats que dans la chaîne liasique bordant au Sud le massif des Traras; les concessions des mines de zinc et de plomb de Mazis et du Fillaoucen sont instituées en 1877, celle du djebel Masser, en 1890 ; on verra plus loin que leur exploitation n'a, d'ailleurs, pris qu'un bien faible développement. Dès maintenant, je puis ajouter que, en ce qui concerne la connaissance des gîtes de minerais autres que ceux du fer, la situation de la partie ouest de la colonie a peu varié; de 1900 à 1903, les très nombreuses imprégnations cuivreuses qu'on rencontre dans les grès et les marnes infracrétaciques de la chaîne des Ksours ont déterminé quelques fouilles tôt abandonnées ; tout récemment enfin, quelques chercheurs ont semblé vouloir à nouveau étudier les monts de Tlemcen et les