Ecole des mines de Paris : Lettre d'André Pellissier à Gabriel Chesneau, 19 avril 1921 , 1921

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Lettre d'André Pellissier à Gabriel Chesneau, 19 avril 1921

Le directeur de l'usine de Pechelbronn parle des modalités d'accueil de stagiaires.

1921

2 p.

French

Cote : Ecole des mines de Paris

MINES ParisTech

Aucune

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PELLISSIER

2016-01-20 14:10:57

En 1918, dès la fin de la Première guerre mondiale, la société allemande Deutsche Tiefbohr AG, qui exploitait les gisements de pétrole à Pechelbronn (Alsace),  est aussitôt mise sous séquestre par l’Etat Français et devient la Société Anonyme d’Exploitation Minière (SAEM). En 1919 l’Institut Français du Pétrole (IFP devenue IFPEN en 2010) voit le jour à Pechelbronn dans le châ­teau Le Bel. Sous la houlette d’André PELLISSIER (ingénieur civil des mines, promo 1899), alors directeur de la SAEM, l’IFP sera trans­féré à l’université de Strasbourg, rue Boussingault en 1923,  puis à Paris en 1939. En 1921, la pro­duc­tion des mines de la SAEM dépasse 75 000 t/an et en 1936, les raf­fi­ne­ries de Pechelbronn four­nis­sent à la France 6 % de l’essence, 16 % du gazole, 35% des huiles moteur et 23% des bitu­mes et brais.

                       

C’est la société ANTAR, créée par la SAEM de Pechelbronn pour dis­tri­buer ses lubri­fiants alsa­ciens, qui lance en 1934 l’huile révo­lu­tion­naire qui com­por­tait des par­ti­cu­les de gra­phite. La guerre de 1940 et l’occu­pa­tion nazie de l’Alsace n’arrê­tent pas la pro­duc­tion, impor­tante pour l’effort de guerre alle­mand, mais elle s’arrêtera le 3 août 1944 sous le déluge de 2 000 bombes déver­sées par 106 forteres­ses volan­tes américaines qui détrui­sent à 90% les ins­tal­la­tions des raffineries. Sous les efforts constants d’André PELLISSIER, PDG de la SAEM, les ruines de la raffinerie de Merkwiller-Pechelbronn se relè­vent dès fin 1945, mais les pro­duc­tions res­te­ront mar­gi­na­les devant les implan­ta­tions près de St. Nazaire (raffinerie SAEM de Donges), du Havre et de l’étang de Berre jusqu’à l’arrêt com­plet en 1955.

Néanmoins les 25 années de pros­pec­tions et son­da­ges innovants (mise au point des méthodes Schlumberger) de l’entre-deux guerres dans cette région pétrolifère  d’Alsace ont apporté de nom­breux ensei­gne­ments pré­cieux sur le sous-sol et les for­ma­tions géolo­gi­ques des Vosges du Nord. Ils ont en par­ti­cu­lier détecté les anoma­lies des gra­dients de tem­pé­ra­ture, notam­ment dans la région proche de Soultz-sous-Forêt où des déve­lop­pe­ments de géné­ra­teurs géo­ther­mi­ques d’électricité sont en cours.

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PELLISSIER

2016-01-21 04:24:07

1914-1919 : UN INGÉNIEUR CIVIL DANS LA GUERRE SEPTENTRIONALE DU PÉTROLE SUR LE FRONT RUSSE …

 André  PELLISSIER (1876-1946) : Ingénieur Civil des Mines (Paris, promotion 1899), Licencié en Droit, Officier de la Légion d’Honneur.

 De 1906 à 1910 il est Ingénieur en Chef des Mines de fer de Krivoï-Rog (Ukraine), en Russie ; puis de 1911 à 1914, il est Directeur des Mines de charbon de la Doubovaïa-Balka (bassin du Donbass). La déclaration de Grande Guerre le trouve lors de ses congés en France. A 38 ans, malgré sa formation supérieure, il est mobilisé comme Sergent au 117ème Régiment Territorial d’Infanterie le 3 Août 1914, puis promu Sous-Lieutenant le 9 Février 1915. Il est enfin mis en congé de l’Armée le 8 Juin 1915 pour être détaché à la disposition du Gouvernement Russe afin de reprendre sa place stratégique à la Direction des Mines de Fer de la Doubovaïa-Balka (Société Française du Bassin ferrifère de Krivoï-Rog) ; là il fait face à des troubles sociaux sans précédent du fait de la révolution bolchévique de 1917, où il voit les cadres expatriés de l’entreprise massacrés sous les yeux de sa famille... Puis il est mis à la disposition de la Mission Militaire française en Russie quand les armées austro-allemandes envahissent tout le territoire de l’Ukraine. Il parvient à rejoindre l’ambassade de France à Moscou, où il est envoyé, en pleine guerre civile entre Rouges et Blancs, en mission militaire à Bakou du 10 Avril au 5 Juillet 1918, puis parvient à travers les lignes de front à revenir de sa mission militaire à Moscou où il séjourne pour rédiger ses rapports du 5 Juillet au 29 de la même année. Il est alors mis à la disposition du Consulat Général de France (ordre de service N° 1652 du 26 Juillet 1918 du Chef de la Mission Militaire en Russie) et renvoyé à Bakou en qualité d’Agent Consulaire (ordre de mission N° 2 du 18 Juillet 1918 du Consulat Général de France) et chargé officiellement de secourir les nationaux japonais (mandat N° 132 du 29 Juillet 1918 du Consulat Général du Japon) ; pour ce faire, en pleine tourmente révolutionnaire russe, il doit pénétrer dans la ville de Bakou assiégée par les troupes germano-turques le 26 Août… Ayant accompli sa mission, il se retire de la ville avec les troupes alliées (anglaises) à Krasnovodsk (Turkestan russe) et passe en Perse, suivant son nouvel ordre de mission. ; de retour à Bakou libérée le 24 Novembre 1918 avec les troupes anglaises d’occupation, il est alors chargé par le Ministère des Affaires Etrangères de diverses missions de renseignements en Transcaucasie. Bien que l’Armistice soit signé depuis Novembre 1918, il n’est autorisé à rentrer en France que le 4 Avril 1919. A son retour, il a été remercié pour les services rendus à la Nation par un télégramme personnel du Ministre des Affaires Étrangères (1917 à 1920) du gouvernement de Georges Clémenceau : « … au moment où se terminent les fonctions que vous avez accepté de remplir pendant une période très critique, je suis heureux de vous témoigner toute ma satisfaction pour l’énergie dont vous avez fait preuve, les rapports que vous m’avez envoyés ont toujours été d’un grand intérêt… signé Stephen PICHON

 

NB : dans l’après guerre, André PELLISSIER entra en 1921 comme Directeur Technique des seules mines pétrolifères de France, à la SAEM de Péchelbronn (Alsace), où il managera techniquement et commercialement avec brio durant 25 ans ce groupe pétrolier en tant que DG puis PDG, tout en créant la société ANTAR et la raffinerie de Donges à Saint-Nazaire.

 

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