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Présentation du Bergbüchlein

[Das Bergbüchlein]
Ain Wolgeordnetz... : un petit livre bien ordonné et utile...

Tel est d'après sa page de titre le plus ancien ouvrage possédé par la Bibliothèque de l'Ecole des Mines ; Auguste Daubrée l'avait acheté à Strasbourg et l'ouvrage fit partie du legs fait par son fils en 1896.

il s'agit bien d'un petit livre discret, de format in 4°, comportant une page de titre, 16 feuillets et une page terminale avec un bois gravé.

Ecrit en vieil allemand, imprimé en caractères réguliers gothiques, ses paragraphes indiqués la plupart du temps par des mouches et non par une mise à la ligne, il enseigne : "comment il faut chercher et trouver des mines de divers métaux qu'engendrent les sept planètes et sur lesquelles elles agissent chacune selon sa nature et son influence, d'après l'émanation dirigée contre le levant et le couchant, midi et minuit. Aussi comment la facilité à découvrir le filon dans les mines est fonction de la situation des montagnes, ainsi que cela est expressément montré avec figures et texte... " Sous ce texte, une belle gravure sur bois, coloriée en teintes primaires représente une entrée de mine et des mineurs se livrant à diverses activités : extraction et boisage.
Au recto du folio 17 se trouve le colophon : il nous apprend qu' « Erhard Ratdolt a imprimé ce petit livre à Augsbourg. Compte après la naissance du Christ, 1505, le sixième de Mai ».

Nous sommes, de fait, en présence du tout premier livre imprimé sur l'art des mines et très vraisemblablement de sa première édition. La fraîcheur du papier , de l'encre et des gravures est intacte, la mise en page maîtrisée et soignée. Il est connu sous le nom de Das Bergbuchlein.. Il fut acheté à Strasbourg par Auguste Daubrée et fait partie du legs que fit ce grand scientifique, bibliophile curieux et averti, de sa belle collection d'ouvrages anciens sur l'art des mines et la métallurgie à la Bibliothèque de son Ecole. L'ouvrage est rédigé sous la forme pédagogique du dialogue entre un maître, Daniel « le connaisseur de mines » et son apprenti. Cette introduction à la géologie minière s'adresse donc au débutant . Elle professe les théories alchimistes sur la génération des métaux, définit les termes techniques, indique les connaissances pratiques utiles, notamment les associations gangue-métal, et décrit les répartitions financières des parts de mines.

Trois centres d'intèrêt se dégagent de l'étude de ce petit opuscule : son auteur, ses éditions successives et sa place dans l'histoire de la science minière.

En ce qui concerne l'auteur, l'interprétation usuelle, reprise par A. Daubrée dans une annotation manuscrite sur son exemplaire, est de l'attribuer à Calbe de Freyberg, autrement dit Ulrich Rulein von Kalbe, personnage connu, qui fut bourgmestre de Freyberg, physicien, mathématicien et maître de mine. Il mourut à Leipzig en 1523. Cette attribution repose sur un commentaire d'Agricola dans le De Re Metallica « Deux ouvrages ont été écrits dans notre langue [l'allemand]. L'un, sur les minerais métalliques et l'essai des métaux, quelque peu confus est d'un auteur inconnu [Il s'agit du Probierbuchlein]; l'autre sur les veines est attribué à Pandolfe l'Anglais , bien que l'ouvrage allemand soit dû à Calbus de Freyberg, illustre docteur ». Cette paternité a parfois été contestée, essentiellement à cause de la médiocrité de la description de la boussole de mine à la fin du chapitre 3. L'hypothèse de l'insertion d'un texte d'un autre auteur n'est pas exclue.

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